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Horrible Music for Horrible People
31 août 2015

Culture mod : les détails du cool

Je ne suis pas un grand fan des mods, mais un ami à moi m'a demandé de publier cette article ( réalisé par la Presse.ca )donc pour les interessés bonne lecture !

Patrick Foisy, 45 ans Passion : la culture mod

Métier : enseignant au primaire Ville : Montréal

Le grand loft qu’il habite est un musée. Sa collection de disques est en grande partie constituée de 45 tours inédits, pratiquement introuvables. Il fait tailler ses habits sur mesure et porte le trio veston, chemise et cravate tous les jours. Il se déplace en scooter Vespa 1959. Patrick Foisy est un mod. Ils sont une poignée à Montréal.

Petite mise en contexte : la culture mod s’est installée chez les jeunes à la fin des années 50, début 60 dans un Londres prospère d’après-guerre. « Elle a été la première véritable sous-culture à exister. Largement inspirée de la culture noire afro-américaine et de l’univers du jazz moderne, elle était le summum du cool. Ils étaient les premiers adolescents à avoir un peu d’argent de poche et voulaient se créer une identité. Ils écoutaient des disques de modern jazz et préféraient les cafés aux pubs anglais. On les appelait "les jeunes modernistes", puis le diminutif "mod" s’est établi », explique Patrick Foisy, professeur et auteur du blogue Parka Avenue, reconnu mondialement et consacré à la culture mod.

mod

Les mods s’habillaient de façon à dépasser leur statut social. Ils provenaient de la classe ouvrière et ils aspiraient à mieux. « On disait des mods qu’ils s’habillaient mieux que leur patron et tous portaient l’habit comme leurs idoles du modern jazz. Ils étaient proconsommation : le linge, la musique et tout ce qui était cool. En fait, j’ai toujours comparé le mod à un paon… sans doute l’animal qui le représente le mieux », explique-t-il. 

Si, à la fin de son secondaire, Patrick Foisy a adhéré au mouvement, c’est à cause de la musique et de la philosophie d’ouverture sur le monde. « En décortiquant cette culture, on réalise que ce sont des influences internationales qui l’ont créée. La musique américaine et jamaïcaine : du soul, du rhythm and blues, du jazz. Le look Ivy League américain et la mode italienne, la façon avec laquelle les habits étaient taillés, les souliers, les scooters. Puis, la façon d’être à la française que l’on copiait du cinéma. Tout ce qui était cool, ils se l’appropriaient : le look, la démarche ou la façon de tenir une cigarette. Les mods étudiaient chaque détail. »

LE SCOOTER  COMME MOYEN DE TRANSPORT 

Patrick Foisy en possède trois. « J’ai une Lambretta TV175 1965, une Lambretta Jet200 1975 et une Vespa VNB 1959. »

« Les mods ont adopté le scooter au lieu de la moto pour se faire voir. Le scooter italien, c’était le summum du cool dans les années 60. La vitesse n’était pas importante, le but, c’était de pouvoir circuler en ville vêtu de son plus bel habit et se faire remarquer. »

LA MUSIQUE  AU CŒUR D’UNE SOUS-CULTURE 

Lorsqu’il n’est pas devant sa classe de cinquième année du primaire, Patrick Foisy est DJ Parka Pat, un des rares DJ à n’utiliser que des 45 tours. Sa passion pour la musique puisée au cœur de la culture mod l’a amené à donner des prestations un peu partout en Amérique : Ottawa, Boston, Chicago, Baltimore, Washington et Las Vegas.

Tous les samedis, il est derrière les tables tournantes du bar de Courcelle, dans le quartier Saint-Henri, pour ses soirées ModClub Montréal.

« Le vrai DJ mod, c’est celui qui peut passer des mois, des années à trouver une seule chanson. Des chanteurs soul, un vieux label obscur de Detroit, à peine 500 copies, un trésor complètement oublié à faire découvrir à une nouvelle génération. »

Sa passion va plus loin. Il est aussi l’organisateur de l’événement MODtreal. C’est la deuxième édition cette année. « Trois jours de musique, de style et de cool du 4 au 6 septembre. Le plus grand rassemblement mod en Amérique. »

MOD UN JOUR, MOD TOUJOURS 

Le mod d’aujourd’hui a un pied dans le passé et un œil vers le futur. « Si mon appartement et ma garde-robe comportent autant d’éléments vintages, c’est parce que ce sont des accessoires ou vêtements d’une qualité inégalée. Le but, c’est d’être authentique, de rester classique. »

Il y a des sous-cultures qui vieillissent mieux que d’autres et le mouvement mod semble traverser les générations. « Être mod en 2015 est tout aussi pertinent que ce l’était en 1960… Quand je suis aux tables tournantes et que je regarde la foule, je vois les tatouages, les piercings, la tuque, la casquette, la barbe. Je n’ai rien de tout ça. Moi, mon uniforme, c’est l’habit. Je suis rebelle et à contre-courant sans que personne ne s’en aperçoive. Aucun ne remarque que je suis un mod, sauf un autre mod. C’est tout ce qui importe. »

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